Les fêtes religieuses

Pâques

Et puis il y avait  les fêtes carillonnées. Pâques, la première fête de l'année, annonciatrice du printemps. Faire ses Pâques étaient une obligation. Les dames arbhoraient leur tenue de printemps, robe neuve à la dernière mode avec gants et chapeaux assortis. Elles remontaient l'allées centrale de l'église jusqu'à leur banc sous le regard critique de l'assemblée. Les hommes en costume-cravates,  le chapeau à la main  assistaient à la grand-messe une fois n'est pas coutumes. Les cloches s'en donnaient à coeur joie après 40 jours de silence.

Les Rogations

Certaines fêtes religieuses n'avait pas la même importance qu'aujourd'hui, par exemple, les Rogations. Elles se déroulaient pendand les 3 jours qui précédaient l'Ascension. Leur but, demander à Dieu de protéger le bétail et les cultures des calamités en organisant des processions à travers champs suivies d'une foule nombreuse.

La Fête-Dieu

Arrivait la  Fête-Dieu. Autre prérogative de famille A., celle de pouvoir dressé un reposoir sur la terrasse de la grande maison. Une semaine avant le jour tant attendu,la rue des Sables résonnait des coups de marteau,  l'activité battait son plein pour installer cet autel temporaire. Il fallait tout d'abord enlever les grilles, placer une estrade à hauteur du muret, construire un escalier pour y accéder, un véritable chantier de construction, puis placer l'autel et son petit oratoire, ensuite descendre délicatement le Sacré-Coeur du grenier. Opération hautement délicate qui requérait la présence de tous les hommes présents. De nombreuses guirlandes de papier crépon décoraient les maisons. Des oriflammes garnis de fleurs de lys flottait en haut des mas. Des feuillages garnissaient le mur derrière l'autel. Chaque marche de l'escalier était fleurie et un long tapis rouge recouvrait les marches. Les rues étaient recouvertes de dessins réalisés avec des immenses pochoirs tout au long du parcours. Le matin du grand jour, ma grand-mère posait sur l'autel une nappe blanche repassée et empesée et les derniers vases de fleurs. Les patrons présents pendant ces journées veillaient à la préparation de l'évènement.

Les cloches sonnaient à toutes voleés, la procession entamait sa lente marche en partant de l'église, suivait la rue du Papin, puis remontait la rue des Sables. La croix et la banière en tête, précédées de fillettes jetant des pétales de roses sur le sol, suivait Monsieur le Curé, revêtu da sa grande et lourde cape dorée et richement brodée, tenant précieusement l'ostensoir abrité sous un dais et entouré par tous les choristes. Ce dais fait d'un toit en tissu précieux soutenu par marguillers . Un long cortège constitué des prêtre du diocèse, des religieuses, des enfants de Marie, des élèves de l'école privée, des communiantes et des communiants ainsi que de nombreux paroissiens accompagnait l'officiant en chantant des cantiques. Tout au long du parcours, une foule immense et recueillie s'inclinait au passage du prêtre. Arrivé devant le reposoir, l'ensemble du clergé gravissait les marches, les choristes se placaient de part et d'autre de cet escalier. Le curé prononcait alors une courte prière, bénissait la foule agenouillée puis reprennait sa procession jusqu'au prochain reposoir.
La foule se dispersait ou se joignait aux processionnaires. Il fallait alors songer tout à remettre en ordre. La semaine s'annoncait bien chargée.

Pélérinage à la Colonne

L'été s'avançait, les moissons était terminées, le 15 août arrivait. Jour particulier, la messe n'était pas célébrée à l'église ce jour-là.

A la sortie du bourg de Legé, sur la route de Rocheservière, se trouve le champ de la Colonne, lieu de pélérinage légeen. Plusieurs tableaux religieux sont répresentés: la grotte de la Nativité, du Calvaire et du tombeau du Christ. Une haute colonne faite de rouleaux à granit destiné à battre le blé supporte une statue de la Vierge.
Donc, le 15 août est le jour du pélérinage de la Colonne et toutes les célébrations se font en plein air, suivi d'un pique-nique en attendnat les Vêpres.

 

                                                                              La colonne 

La Toussaint

Les chrysanthèmes font leur apparition, elles sont en bouture. Les fêtes le Toussaint s'annoncent. Le tombeau familial de la famille A. se trouve dans le cimetière de Legé, espèce de mausolée regroupant quatre pierres tombales délimitées par des petites allées, surmonté d'une croix. Une chaine décorative délimite l'espace.Elie et Florentine veillent à la propreté des lieux et préparent le fleurissement pour la Toussaint. Une dizaine de potées aux grosses fleurs multicolores sont disposés autour des tombes.

Ce jour-là aussi, les patrons passaient la journée à Legé. Ils assistaient à la messe le matin, et l'après-midi aux Vêpres avant de suivre la procession jusqu'au cimetière. Ma grand-mère faisait alors une poule au pot dans la cheminée de la grande maison que je voyais allumée juste ce jour.

Noël

L'automne et l'hiver s'installent, Noël arrive, dernière fête de l'année. La crêche est montée, dans son écrin de papier rocher, ses personnages installés sauf l'Enfant Jésus qui ne viendra qu'au cours de la messe de minuit que personne ne saurait manquer.

Je me souviens aussi de ces matins où mon grand-père surveillait le moment ou je peinais à mettre mes souliers dans lesquels il avait glisser une ou deux noix, ravi de sa farce.

Même si la religion s'est éloigné de moi ou moi d'elle, quand je retourne à Legé pendant ces moments de fêtes, je ne manque jamais d'aller admirer la crêche qui aujourd'hui me fait encore un peu rêver.