Les veillées

Dsc01623

 

Les journées se terminent, vient l'heure de tremper la soupe. Dans la cheminée, la marmite accrochée à la crémaillère dispense son odeur de légumes du jardin accompagnés parfois d'un morceau de lard. Sur la table la soupière est prête. Ma grand-mère a coupé le pain sur lequel elle verse le bouillon fumant. Viennent ensuite les légumes agrémentés d'un morceau de beurre salé. Du millet pour finir sur un goût sucré.On mange en silence, seuls les bruits des cuillères et de succion se font entendre. On débarrasse la table, fait la vaisselle.

L'hiver les soirées sont longues, la nuit tombe vite. Une fois le repas fini, chacun amène sa chaise et s'installe devant la cheminée. On éteint la lumière, il ne faut pas "brûler" l'électricité. On ne lit pas, la lumière des flammes suffit. Parfois les voisins viennent passer la soirée, on grille des châtaignes, on boit un vin chaud. on se raconte sa journée, apporte les nouvelles glanées ici ou là, commente les évènements familiaux des uns et des autres. De longs silences ponctuent ces conversations, les yeux rivés sur les flammes, chacun repliés dans ses pensées, l'esprit loin du moment présent. Il est presque 9 heures du soir, le feu faiblit, il est temps d'aller au lit. Seule la cheminée apporte encore pour quelques instants une lueur avant de s'endormir elle aussi.

L'été on rentre plus tard des champs, on arrose les légumes à la fraiche pour que l'eau ne soit pas trop vite évaporée. Pourtant, on a envie de profiter des heures du soir. Alors, le repas terminé on va "prendre le frais" sur le pas de la porte. On sort les chaises sur le trottoir, une supplémentaire souvent pour qui veut s'asseoir en notre compagnie, une pierre le long du mur me sert de banc. Les voisins font comme nous, alors on se rassemble. D'autres profitent de la douceur pour faire une petite promenade, ils s'arrêtent quelques minutes pour faire un brin de causette. Les hirondelles ne sont pas en restent,  elles volent dans tous les sens, trissent à tout va, rasent les sols à la recherche de quelques insectes. Petit à petit, le nuit s'intalle, les passants se raréfient, les papotages cessent alors chacun reprend sa chaise et s'en va vers une nuit réparatrice jusqu'au lever du jour.